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Plus d’électricité de réserve plutôt que plus d’électricité en hiver

4. juin 2025

La cogénération est arrivée à Berne, mais elle ne bénéficie pas encore du soutien qu’elle mérite. À une très faible majorité de 97 voix contre 94 et une abstention, le Conseil national a décidé, dans le cadre du projet de loi sur la réserve électrique, de renoncer aux contributions à l’investissement pour les installations de cogénération. Il suit ainsi le Conseil des États, qui s’était déjà montré critique à cet égard.

C’est incontestable : les installations de cogénération fournissent une électricité précieuse en hiver. En revanche, on n’avait pas compris qu’elles permettaient également de réduire la consommation d’énergie primaire et les émissions de gaz à effet de serre, en particulier lorsqu’elles sont utilisées en arrière-plan d’un réseau de chaleur pour remplacer en partie les chaudières de pointe. En collaboration avec Swisspower, POWERLOOP a pu montrer comment une puissance d’environ 300 MW pourrait être installée sur 16 sites au cours des trois prochaines années. Cela nécessite un financement initial de 200 millions de francs. Ce n’est certes pas une somme négligeable, mais elle est nettement inférieure à ce que coûteront les solutions alternatives. À titre de comparaison, l’installation de Birr (qui n’a jamais fonctionné) a coûté environ un demi-milliard. La retenue de l’énergie hydraulique représente également une valeur de plus de 300 millions de francs. Dans les deux cas, il n’y a pas d’électricité supplémentaire comme dans une solution de cogénération.

Plus d’électricité en hiver nécessite moins d’énergie de réserve
Avec l’augmentation de la production d’électricité en hiver, il devient de plus en plus improbable que l’on ait un jour besoin d’une puissance de réserve. Les installations de cogénération pourraient fournir tout au long de l’hiver la même quantité d’électricité que les centrales de réserve lorsqu’elles sont mises en service en cas d’urgence. Il est évident qu’une telle quantité d’électricité supplémentaire réduit la probabilité d’une pénurie. Il faut donc nettement moins de puissance de réserve coûteuse. C’est dans cet esprit que le Parlement a décidé de rejeter la promotion d’une augmentation de la puissance de réserve au détriment d’une augmentation de la production d’électricité en hiver.

Une pénurie encore plus grave menace à l’avenir
Les raisons de cette impasse politique sont multiples et la décision floue reflète les incertitudes qui subsistent. Bien que les deux chambres aient souhaité une solution WKK, comme elles l’ont exprimé dans des motions de commission, elles se sont enlisées dans le débat. Au final, la proposition d’aide édulcorée n’a pas obtenu la majorité : elle a été rejetée à une très faible majorité – pratiquement fortuite – de 3 voix contre 1 abstention. Dans le même temps, le débat a clairement montré que l’histoire n’était pas terminée. La discussion actuelle au Parlement porte sur la réserve de 400 mégawatts exigée par la Commission de l’électricité Elcom pour la période à partir de 2025. Selon Elcom, les besoins en énergie de réserve continueront toutefois d’augmenter entre 2030 et 2035, pour atteindre 700 à 1400 mégawatts ! Des solutions intelligentes resteront donc nécessaires.

System Adequacy Studie der Elcom

Impressions de la « confrontation » au Conseil national (extrait de la retransmission en direct du 2 juillet 2025)